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Philosophie de la connaissance

Code APOGÉE : PS2CE030 | 6 ECTS | Validation : CC + examen
Horaires hebdomadaires : 3h CM | Mutualisé avec : M2 HPS (Histoire et Philosophie des Sciences)

L’idée qui guide cette UE est qu’aucune philosophie n’est séparable d’une théorie de la connaissance scientifique, et réciproquement que la philosophie des sciences n’est jamais un simple commentaire ajouté aux théories scientifiques, mais toujours une interrogation sur les sciences menée depuis une réflexion sur un concept-clef de philosophie générale de la connaissance (comme celui de principe, de loi, de système, de fait, de nature, de fait, de vérité, d’expérience, de connaissance a priori, etc.).

L’UE est divisée en trois groupes de séances : chaque groupe sera consacré à un concept-clef, en lien soit avec la philosophie de la logique et des mathématiques (premier groupe), soit avec la philosophie de la physique (deuxième groupe), soit avec la philosophie des sciences du vivant (troisième groupe).

Première partie : La notion de modalité

La première partie du cours portera sur la notion de modalité. Une modalité (telle que la possibilité ou la nécessité) désigne la façon dont une proposition est assertée : le mode suivant lequel la vérité d’une proposition est posée. On peut considérer qu’une modalité est extrinsèque à la proposition sur laquelle elle porte : en soi, une proposition est vraie ou fausse, mais le rapport que nous avons à sa vérité ou à sa fausseté lui est extérieur. On peut toutefois soutenir qu’il existe réellement différents types de vérités, et en particulier une distinction à faire entre vérités a priori et vérités empiriques.

Après l’examen de ce point, on envisagera un certain nombre de questions classiques à propos des modalités : une modalité qualifie-t-elle le statut d’un énoncé ou bien l’état de choses dont parle cet énoncé ? La vérité est-elle elle-même une modalité ? Les modalités sont-elles itérables ? Doivent-elles être représentées sous forme de prédicats ou sous forme d’opérateurs ?

Deuxième partie : L’école de Pittsburgh

La deuxième partie du cours portera sur les théories de « l’école de Pittsburgh », c’est-à-dire le groupe de philosophes analytiques basés à l’université de Pittsburgh aux États-Unis, surtout Wilfried Sellars, John McDowell et Robert Brandom. Nous commencerons par le texte fondateur en philosophie de l’esprit analytique, The Concept of Mind, par le philosophe britannique Gilbert Ryle, pour voir ensuite son influence sur les philosophes de Pittsburgh.

Ensuite nous étudierons le « réalisme critique » de Wilfrid Sellars, ainsi que les applications empiristes qu’il a fait de la philosophie de Kant. Nous examinerons ensuite des textes de John McDowell et de Robert Brandom, notamment Mind and World et Making It Explicit. Nous nous interrogerons sur leurs théories respectives de signification et de représentation, et nous essayerons de comprendre les usages que Brandom fait de la philosophie de Hegel.

Troisième partie : La question du concept

La troisième partie du cours s’interrogera sur la question de savoir ce qu’est un concept. Cette interrogation a pris un relief particulier avec l’évolution des sciences exactes aux XIXe et XXe siècles. En effet, la théorie du concept héritée de la tradition, selon laquelle les concepts sont issus d’un processus d’abstraction qui consiste à dégager, par comparaison, un facteur commun à une diversité d’objets donnés dans l’expérience, apparaissait peu compatible avec les développements scientifiques récents.

Dans son ouvrage Substance et Fonction (1910), le philosophe néo-kantien Ernst Cassirer a proposé de substituer à ce concept classique, conçu comme élément représentatif, un concept formel et abstrait conçu comme fonction, fondé sur la notion de relation. Nous chercherons à comprendre le sens de cette révision, et analyserons comment elle modifie le rapport entre concept et réalité ainsi que la notion d’objet, et conduit à rompre avec une conception de la connaissance comme reflet d’un réel déjà donné. Nous comparerons ces résultats avec ceux d’autres courants philosophiques contemporains dont la réflexion s’ancre dans les sciences (comme le logicisme ou l’empirisme logique), et évoquerons l’actualité des réflexions de Cassirer en philosophie des sciences aujourd’hui.

Bibliographie

  • Kant, E. Critique de la raison pure (sur les catégories de la modalité et les postulats de la pensée empirique).
  • Quine, W. V. O. (2003). Référence et modalité. In D’un point de vue logique. Paris : Vrin.
  • Quine, W. V. O. (2011). Trois degrés d’implication dans la modalité. In Les Voies du paradoxe et autres essais. Paris : Vrin.
  • Mulligan, K. (2010). The Truth Predicate vs the Truth Connective. On Taking Connectives Seriously. Dialectica, Vol. 64.
  • Ryle, G. (1949). The Concept of Mind. Chicago : University of Chicago Press.
  • Sellars, W. (1956). The Myth of the Given: Three Lectures on Empiricism and the Philosophy of Mind. In H. Feigl & M. Scriven (eds), Minnesota Studies in the Philosophy of Science Volume I: The Foundations of Science and the Concepts of Psychology and Psychoanalysis. Minneapolis : University of Minnesota Press.
  • McDowell, J. (1994). Mind and World. Cambridge : Harvard University Press.
  • Brandom, R. (1994). Making It Explicit: Reasoning, Representing, and Discursive Commitment. Cambridge : Harvard University Press.

Modalités du contrôle des connaissances

Un devoir à la maison en fin de semestre composé de questions portant sur les différentes parties du cours.